- EAN13
- 9791032923559
- Éditeur
- Éditions de l'Observatoire
- Date de publication
- 19/10/2022
- Collection
- La Relève
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Le mou dégoûte, effraie, agace. Indécis et inconstant, il nous renvoie à notre
propre dégénérescence. De la pieuvre à la morve en passant par l’apathie du
flemmard, il indispose. Mais cette mollesse tant décriée est également matière
de transition, elle évoque la fluidité, le flottant et la douceur, le
réconfort d’un beignet moelleux. Et le temps du relâchement et de la
contemplation n’est-il pas celui de la pensée créatrice ? Le mou est souple,
insaisissable… dissident ! Sa réhabilitation, pourtant, n’est pas évidente.
Les philosophes mènent la vie dure au mou : ainsi Alexis de Tocqueville
conspue-t-il la « mollesse des mœurs » de l’homme démocratique, abêti et
conformiste, et la fin des émotions nobles et brillantes. Jean-Jacques
Rousseau n’est pas tendre non plus, lui qui déplore que les enfants soient «
amollis avant que de naître par la mollesse des pères et des mères, [d’]un
tempérament déjà gâté ». Aujourd’hui encore, l’adolescent avachi dans son
canapé inspire impatience et crispation. De la léthargie politique à la
mozzarella, de l’impuissance aux tentacules, du coup de mou au pouvoir du
jogging, la philosophe Géraldine Mosna-Savoye cherche à redonner sens et
valeur au mou.
propre dégénérescence. De la pieuvre à la morve en passant par l’apathie du
flemmard, il indispose. Mais cette mollesse tant décriée est également matière
de transition, elle évoque la fluidité, le flottant et la douceur, le
réconfort d’un beignet moelleux. Et le temps du relâchement et de la
contemplation n’est-il pas celui de la pensée créatrice ? Le mou est souple,
insaisissable… dissident ! Sa réhabilitation, pourtant, n’est pas évidente.
Les philosophes mènent la vie dure au mou : ainsi Alexis de Tocqueville
conspue-t-il la « mollesse des mœurs » de l’homme démocratique, abêti et
conformiste, et la fin des émotions nobles et brillantes. Jean-Jacques
Rousseau n’est pas tendre non plus, lui qui déplore que les enfants soient «
amollis avant que de naître par la mollesse des pères et des mères, [d’]un
tempérament déjà gâté ». Aujourd’hui encore, l’adolescent avachi dans son
canapé inspire impatience et crispation. De la léthargie politique à la
mozzarella, de l’impuissance aux tentacules, du coup de mou au pouvoir du
jogging, la philosophe Géraldine Mosna-Savoye cherche à redonner sens et
valeur au mou.
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