- EAN13
- 9782746516953
- Éditeur
- Editions Le Pommier
- Date de publication
- 30/05/2018
- Collection
- Essais - Manifestes
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Depuis les domaines du digital et de la biologie moléculaire, on nous annonce
que les différences entre le vivant et la machine, entre l’intelligence
artificielle et l’intelligence animale, entre la vie artificielle et la vie
tout court, seraient sur le point de s’effacer : tous les mécanismes
biologiques pourraient enfin être révélés, modélisés, dépassés. De nouveaux
démiurges nous font miroiter des existences libérées de toute limite, même de
la mort. Le temps serait venu de se passer du monde réel et du vivant lui-
même, désormais réductible à ses composants, à une mécanique. Derrière ces
promesses de vie augmentée se cache en réalité toujours le même projet
réactionnaire : celui de se débarrasser des corps pour accéder enfin à la
"vraie" vie qui serait du côté des données et des algorithmes. Or, en assénant
que « tout est information », le monde digital non seulement ignore mais
écrase les singularités propres au monde du vivant et de la culture. Dans ce
vaste processus d’artefactualisation du monde et de la vie, la carte prend
possession du territoire. Et c'est nos possibilités mêmes d’agir, de penser,
de désirer et d’aimer qui sont mises à mal. Contre cette menace, Miguel
Benasayag invite à penser la singularité radicale du vivant, à envisager un
mode d’hybridation entre la technique et les organismes qui ne soit pas une
brutale assimilation. Cela passe par la production d’un nouvel imaginaire,
d’un nouveau paradigme capable de nous aider à étudier rationnellement ce qui,
dans la complexité propre au vivant et à la culture, n’est pas réductible au
modèle informatique dominant.
que les différences entre le vivant et la machine, entre l’intelligence
artificielle et l’intelligence animale, entre la vie artificielle et la vie
tout court, seraient sur le point de s’effacer : tous les mécanismes
biologiques pourraient enfin être révélés, modélisés, dépassés. De nouveaux
démiurges nous font miroiter des existences libérées de toute limite, même de
la mort. Le temps serait venu de se passer du monde réel et du vivant lui-
même, désormais réductible à ses composants, à une mécanique. Derrière ces
promesses de vie augmentée se cache en réalité toujours le même projet
réactionnaire : celui de se débarrasser des corps pour accéder enfin à la
"vraie" vie qui serait du côté des données et des algorithmes. Or, en assénant
que « tout est information », le monde digital non seulement ignore mais
écrase les singularités propres au monde du vivant et de la culture. Dans ce
vaste processus d’artefactualisation du monde et de la vie, la carte prend
possession du territoire. Et c'est nos possibilités mêmes d’agir, de penser,
de désirer et d’aimer qui sont mises à mal. Contre cette menace, Miguel
Benasayag invite à penser la singularité radicale du vivant, à envisager un
mode d’hybridation entre la technique et les organismes qui ne soit pas une
brutale assimilation. Cela passe par la production d’un nouvel imaginaire,
d’un nouveau paradigme capable de nous aider à étudier rationnellement ce qui,
dans la complexité propre au vivant et à la culture, n’est pas réductible au
modèle informatique dominant.
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