- EAN13
- 9782213683782
- Éditeur
- Fayard
- Date de publication
- 05/02/2014
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Autre version disponible
-
Papier - Fayard 26,00
"Chez le Boulinier du boulevard Jourdan (Paris, 14e arrondissement), j’ai
trouvé en solde un vieux guide Leguèbe des films (Omnibus, 2000). Il y a 22
000 films dedans. L’ancienne propriétaire du livre – une certaine Marité, son
prénom étant inscrit sur la page de garde – en avait coché un quart d’entre
eux, sans doute ceux qu’elle avait vus. Je me suis rendu compte qu’on avait vu
en gros les mêmes. Elle doit avoir mon âge ou un peu plus, car dans son choix
il y a pas mal de films américains des années 1940 ou 1950 que j’étais trop
jeune pour connaître. Peut-être est-elle décédée. Quand quelqu’un meurt, les
héritiers se débarrassent en premier de ses livres. Cette Marité et moi, on
avait donc dans la tête les mêmes visages, les mêmes paysages, les mêmes
histoires découvertes au cinéma. Cela fait de nous, en quelque sorte, des
parents. Comme le sont par exemple tous les chrétiens. Le cinéma n’est-il pas
une messe ? Il y a des séances tous les jours et toutes les heures, dans les
églises des Champs-Élysées et du Quartier latin. Le cinéma est aussi, après le
roman, le second miroir que l’on promène le long du chemin de Stendhal, dont
les livres ont fait d’excellents films qu’il n’a pas vus. Premières séances
rassemble 438 critiques de films qui, avec leur idéologie en bandoulière,
m’ont montré le monde de 2000 à 2009. "P. B.
trouvé en solde un vieux guide Leguèbe des films (Omnibus, 2000). Il y a 22
000 films dedans. L’ancienne propriétaire du livre – une certaine Marité, son
prénom étant inscrit sur la page de garde – en avait coché un quart d’entre
eux, sans doute ceux qu’elle avait vus. Je me suis rendu compte qu’on avait vu
en gros les mêmes. Elle doit avoir mon âge ou un peu plus, car dans son choix
il y a pas mal de films américains des années 1940 ou 1950 que j’étais trop
jeune pour connaître. Peut-être est-elle décédée. Quand quelqu’un meurt, les
héritiers se débarrassent en premier de ses livres. Cette Marité et moi, on
avait donc dans la tête les mêmes visages, les mêmes paysages, les mêmes
histoires découvertes au cinéma. Cela fait de nous, en quelque sorte, des
parents. Comme le sont par exemple tous les chrétiens. Le cinéma n’est-il pas
une messe ? Il y a des séances tous les jours et toutes les heures, dans les
églises des Champs-Élysées et du Quartier latin. Le cinéma est aussi, après le
roman, le second miroir que l’on promène le long du chemin de Stendhal, dont
les livres ont fait d’excellents films qu’il n’a pas vus. Premières séances
rassemble 438 critiques de films qui, avec leur idéologie en bandoulière,
m’ont montré le monde de 2000 à 2009. "P. B.
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